Conférenceorganisée par "Les Amis du Musée de Pontarlier". Par Brice Leibundgut, historien de l'art de l'art indépendant, spécialiste de l'art en Franche-Comté. Qui n'a pas entendu parler de l'Almanach Vermot ? Mais on connait moins l'histoire de ses fondateurs, originaires du Bizot, au coeur du Haut-Doubs. Quelle est la trajectoire de Toutle monde est occupé. Tout le monde, partout, tout le temps, est occupé, et par une seule chose à la fois. Si tout le monde savait ce que tout le monde dit de tout le monde, personne ne parlerait à personne. Tout le monde se fout de tout le monde, y'a des gens biens partout et 19activités FLE sur l’art. L’art est un sujet très vaste et parfois difficile à aborder en cours de FLE. Voici donc une sélection variée d’activités FLE pour aborder ce thème sous différents aspects (art décalé, poèmes originaux, musique, culture, Dela même manière que pour « philosophie de l’art » ou « histoire de l’art », une sorte de centralité ou d’ontologie dominante est ainsi attribuée à l’art, lequel se devrait d’être étudié au moyen de multiples méthodes interprétatives. Parler d’histoire de l’art, de philosophie de l’art ou d’expérience de l’art contribue au fond à créer l’illusion d Voicitoutes les solution L'art __ est l'art de bien parler. CodyCross est un jeu addictif développé par Fanatee. Êtes-vous à la recherche d'un plaisir sans fin dans cette application de cerveau logique passionnante? Chaque monde a plus de 20 groupes avec 5 puzzles chacun. Certains des mondes sont: la planète Terre, sous la mer, les Lafessée fait souvent parler d’elle. Dans le SM soft c’est une pratique qui a la cote. On est bien souvent autant attiré par elle, qu’elle nous art-thérapie c’est double ration de bienfait ! L’art, qu’on le pratique ou qu’on l’admire, parce qu’il est beau et bon, nous réchauffe le cœur et le corps, nous embarque, nous fait du bien ! La thérapie, parce qu’elle nous console, nous répare, nous relève, nous fait du bien ! L’art-thérapie c’est ce double cocktail Lart De Bien Parler pas cher : retrouvez tous les produits disponibles à l'achat dans notre catégorie Sciences humaines et spiritualité En utilisant Rakuten, vous acceptez l'utilisation des cookies permettant de vous proposer des contenus personnalisés et de réaliser des statistiques. Lepersonnel est souriant et parle un peu français. La chambre est grande et au calme malgré l autoroute. La climatisation rend bien service en ce moment ainsi que le petit réfrigérateur. Le petit déjeuner très complet dans une belle salle. Date du séjour : juin 2018. Type de voyage : A voyagé en couple. Poser une question à catherine l à propos de Art & Hotel Treviolo. Merci LArt Est L Art De Bien Parler La solution à ce puzzle est constituéè de 6 lettres et commence par la lettre E Les solutions pour L ART EST L ART DE BIEN PARLER de mots fléchés et mots croisés. Découvrez les bonnes réponses, synonymes et autres qdue5y7. Alternatively, in der Regel solche mit geringem. Clients can order the fob at a cost of £9. FAQ There are many good reasons to play at Aspire casinos. I think this place goes the extra mile. If 7 is rolled before the point you lose. Is it safe to play at online casinos? It’s available in several ways, including via phone. Lanadas Embark on a gaming journey through the savannas? The site will credit the account with free funds. This property accepts credit cards. This UK casino has a great selection of Novomatic slots. Qu’il s’agisse de musique ou de théâtre, des études ont démontré l’intérêt de l’art sur les fonctions cognitives. Il permet, en effet, de développer certaines aptitudes ou de ralentir le vieillissement cérébral, quel que soit son âge. Musique et théâtre l’art améliore les fonctions cognitives On sait que les activités intellectuelles aident le cerveau à se développer ou à conserver ses capacités plus longtemps. Le travail, certains jeux de logique, la lecture… peuvent ainsi avoir des bénéfices pour la santé. À cela, on peut également ajouter les activités artistiques. Effectivement, après des études sur la musique et ses effets sur nos aptitudes cognitives, des chercheurs ont pu prouver que le théâtre est aussi un art qui développe les fonctions cérébrales. Ainsi, des scientifiques, du laboratoire Neuropsychologie et imagerie de la mémoire, à Caen, se sont intéressés à cette question. Ils ont comparé, au sein d’une étude, les facultés de personnes, ayant entre 18 et 80 ans. Au total, 46 acteurs jouant plus de quatre heures par semaine depuis plus de trois ans ont participé à l’étude. 50 musiciens du conservatoire jouant d’un instrument la même durée ont également été associés au programme. Enfin, 50 personnes, ne pratiquant pas ces activités, ont servi de témoins pour assurer une comparaison avec les autres groupes. Après avoir analysé différentes aptitudes du cerveau, l’étude a permis de conclure que les musiciens sont plus performants que les sujets témoins pour plusieurs paramètres la vitesse d’exécution, le raisonnement non verbal, la mémoire de travail et la mémoire visuo-spatiale à long terme. » Les acteurs, quant à eux, se sont montrés plus doués en ce qui concerne la mémoire et la fluence verbale, par exemple. Les activités artistiques sont bénéfiques à tous les âges Cette étude est également intéressante, car elle prouve un autre phénomène. En effet, les bénéfices du théâtre et de la musique ont pu être mesurés quel que soit l’âge des artistes. Ainsi, Mathilde Groussard, première autrice de l’étude, explique à l’Inserm Ce qui est encore plus intéressant, c’est que ces bénéfices sont observés à tous les âges et qu’ils sont davantage associés à la régularité de la pratique qu’à son ancienneté. » Il est donc possible de débuter une activité artistique à n’importe quel âge et d’en tirer un réel profit au niveau des capacités cérébrales. Mathilde Groussard précise Promouvoir les activités artistiques, à tous les âges de la vie, pourrait permettre de préserver ces fonctions plus longtemps, tout en améliorant la qualité de vie grâce des interactions sociales et au plaisir de jouer. » L’art peut donc être intéressant aussi bien pour les jeunes que pour les personnes âgées. Il permet, d’un côté, de développer les fonctions cognitives, et de l’autre, d’améliorer les conséquences du vieillissement cérébral. Articles recommandés ILa distinction entre art et technique AL'étymologie des deux termes La différence n'est pas toujours évidente entre l'art et la technique. Ces deux mots ont d'ailleurs la même étymologie technê, en grec, qui donnera ars en latin. Les termes de technê et d'ars renvoient tous les deux à un savoir-faire. Ainsi, l'art désignait au départ toute activité de production humaine, par opposition aux productions naturelles. Ce n'est que par la suite qu'est apparue une distinction entre d'un côté la production technique et de l'autre côté l'art compris comme les beaux-arts. Aujourd'hui, la distinction entre l'art et la technique semble aller de soi on dira ainsi du garagiste qu'il est technicien tandis que le sculpteur ou le peintre est un artiste. En effet, le type d'activité qu'ils mettent en œuvre n'est pas le même le technicien cherche à produire ou à réparer un objet, l'artiste cherche à créer. Cette division implique en outre une certaine hiérarchie savants et artistes peuvent être considérés comme des génies, mettant en œuvre création et invention, ce qui n'est pas le cas pour les techniciens. Il faudra donc interroger cette supposée supériorité de l'art sur la technique, qui suppose que l'art nécessite à la fois de la technique et quelque chose de plus, de l'ordre du génie. BLa technique, une activité proprement humaine 1Définition de la technique La technique peut être définie comme l'ensemble des moyens permettant d'obtenir efficacement des résultats déterminés. Ces moyens sont de deux ordres soit matériels la maîtrise des outils soit intellectuels la connaissance des procédés opératoires La technique constitue donc une forme de savoir les instructions, la connaissance des procédés opératoires et une forme de savoir-faire la production à proprement parler. En outre, ce savoir-faire rend possible la production d'effets répétables par des moyens efficaces, qui assurent à l'homme de parvenir à ses fins. Un autre élément déterminant de la technique est le fait qu'elle se transmette et évolue par accumulation. Cette transmission de la technique permet de différencier l'activité technique humaine de l'activité technique animale. Par exemple, même si certaines espèces de singes ont recours à des formes d'outils techniques, notamment en utilisant des pierres pour casser des noix, jamais ces singes ne se servent d'un outil pour en créer un autre. Comme ils ne les ont pas fabriqués non plus, on les appelle plus proprement des instruments. La création de nouveaux usages pour un même outil, l'évolution par accumulation et transmission des techniques et la fabrication de nouveaux outils à partir d'autres outils constituent les spécificités de la technique comme activité proprement humaine. 2La création de l'objet technique Il est possible de préciser la particularité de l'objet technique par rapport aux objets du monde en relevant la notion de production propre à l'activité technique. L'homme se caractérise comme étant l'animal qui, usant de sa main et de sa raison, est capable de production, c'est-à-dire de créer des objets qui n'existent pas à l'état naturel. C'est pourquoi Aristote dit que la main est le premier outil de l' main semble bien être non pas un outil, mais plusieurs. Car elle est pour ainsi dire un outil qui tient lieu de tous les autres. […] Car la main devient griffe, serre, corne, ou lance ou épée ou tout autre arme ou outil. Elle peut être tout cela parce qu'elle est capable de tout saisir et de tout des animaux, trad. Frédéric Gain, Paris, éd. Le Livre de Poche, coll. "Classiques de la philosophie" 2011La main n'est pas un outil comme les autres c'est en un sens l'outil des outils, car elle est ce qui permet à l'homme de manier d'autres outils. C'est la main qui rend l'usage d'outils possible. Couplée à l'intelligence proprement humaine, la main est ce qui rend possible la technique. La technique se distingue ainsi de l'action comme activité de production. L'action poursuit un but, la technique réalise un objet. Elle se distingue aussi de la production naturelle car l'objet produit l'est artificiellement. Ainsi, l'outil peut être vu comme un prolongement du corps de l'homme. Cependant, n'est-il pas aussi un prolongement de la pensée, une concrétisation de la réflexion humaine ? 3La technique comme manifestation de l'intelligence humaine Il est en effet courant de penser que l'Homo sapiens homme savant est avant tout un Homo faber, un être capable de fabriquer des outils. C'est l'idée du philosophe Henri définitive, l'intelligence, envisagée dans ce qui en paraît être la démarche originelle, est la faculté de fabriquer les objets artificiels, en particulier des outils à faire des outils, et d'en varier indéfiniment la créatrice, Paris, éd. Félix AlcanPour Bergson, la capacité de fabriquer indéfiniment de nouveaux outils ainsi que la capacité de varier l'usage possible de chaque outil déjà créé sont la marque de l'intelligence proprement André Leroi-Gourhan montre aussi que l'utilisation de l'outil distingue l'homme des autres vivants. Selon lui, le premier grand tournant de l'histoire de l'humanité est le passage à la station verticale. En effet, en se dressant debout, l'homme a pu libérer ses mains, lui permettant alors de se saisir d'outils et de travailler. Si l'outil est propre à l'homme, c'est parce qu'il nécessite une anticipation mentale sur son usage. L'outil et la technique semblent donc être les fruits de la réflexion et de l'intelligence proprement de la pierre taillée – incontestablement, un outil – précède de loin l'Homo sapiens. Il caractérise déjà nos ancêtres dits "homininés", l'Australopithèque, puis l'Homo habilis. CL'art, une activité créative 1La définition de l'art Si l'art s'approprie les applications rendues possibles par les découvertes scientifiques notamment les lois physiques et mathématiques, il se distingue par sa finalité. La production technique vise de plus en plus la réalisation en plusieurs exemplaires d'un même type d'objet, tandis que l'œuvre d'art tend à devenir une production unique, originale, issue de l'imagination créatrice de l'artiste. Ainsi, le savoir-faire et l'habileté jouent un rôle différent Dans la technique, le savoir-faire permet la répétition d'un modèle grâce à l'application mécanique de règles de production définies. Dans la création artistique, le savoir-faire technique est certes nécessaire, mais il n'est pas suffisant. L'artiste est aussi celui qui met en œuvre son génie, qui possède un don. 2La différence de finalité entre production et création Il est ainsi possible de distinguer l'art de la technique en fonction de la finalité de chacun. Le produit technique vise une utilisation de l'objet lui-même en vue d'une fin autre. En outre, l'objet technique s'inscrit dans l'espace ordinaire du quotidien il est destiné à être remplacé dès lors qu'il ne remplit plus adéquatement la fin pour laquelle il a été pensé. À l'inverse, l'œuvre d'art est à elle-même sa propre fin. Destinée à la contemplation, l'œuvre d'art doit durer et s'inscrit dans un espace qui lui est propre le socle de la statue, le cadre de la peinture, la scène, le musée. Cet espace est distinct de celui du quotidien. On peut résumer ces deux finalités de la façon suivante Une finalité externe la finalité des objets techniques est dans leur utilité, leur usage. Les objets techniques sont des moyens en vue d'une fin qui leur est extérieure. Une finalité interne la finalité de l'œuvre d'art n'est autre qu'elle-même. L'œuvre d'art est en elle-même une fin, et non un moyen en vue d'autre chose. Cette différence de finalité s'illustre dans le rapport au temps de l'œuvre d'art et de l'objet technique. En effet, autant il y a une permanence des œuvres d'art, autant les techniques ont un caractère éphémère une fois qu'une technique est tombée en désuétude, on ne l'utilise plus que par intérêt historique, folklorique ou encore écologique, pour revaloriser un métier artisanal ou artistique ex l'art des dentellières ou éviter la pollution de l'environnement en utilisant une technique plus "propre" ex les carburants à base de végétaux. À l'inverse, l'œuvre d'art a quelque chose d'éternel ainsi continue-t-on à admirer les peintures rupestres. Hannah Arendt met cette distinction en évidence dans La Crise de la culture. La Crise de la culture, Between Past and Future, trad. Patrick Lévy, Paris, éd. Gallimard, coll. "Folio" 1972Dans cette citation, Hannah Arendt met en évidence le fait que les objets techniques seraient plus éphémères que les œuvres d' œuvres d'art, contrairement aux objets techniques, ne s'inscrivent donc pas dans la vie ordinaire elles n'ont aucune fonction dans la société ce qui les soustrait à la consommation et à l'usure. Les œuvres d'art existent pour le monde, c'est-à-dire qu'elles sont destinées à survivre aux générations. IIL'œuvre d'art et la place de l'artiste ALa nature de l'œuvre d'art 1La singularité de l'œuvre d'art Généralement, on désigne par la notion d'art les "beaux-arts", c'est-à-dire l'ensemble des activités tournées vers la production d'œuvres qui ont pour fonction de susciter une émotion liée à la beauté et à la contemplation. Pourtant, parler de l'art en général semble problématique de fait, il existe une pluralité d'arts la peinture, la sculpture, la danse, le théâtre, la littérature, le cinéma, la musique. L'emploi du singulier rend peut-être compte de deux choses De l'idée qu'il y aurait une singularité propre à l'expérience de l'œuvre d'art. De l'idée qu'il serait possible de mettre en évidence quelque chose de commun à toutes les œuvres d'art. Il faut donc s'interroger sur ce qui permet de parler d'art au singulier est-ce le génie propre de l'artiste, la beauté de l'œuvre d'art ou bien le sentiment éprouvé par le spectateur face à une œuvre ? C'est en s'interrogeant sur le statut de l'art qu'Hegel met en évidence que la spécificité d'une œuvre d'art tient au fait qu'elle rend sensible une idée. En effet, selon lui, l'œuvre d'art doit être comprise comme la traduction d'une idée spirituelle dans la matière. En ce sens, l'art ne peut plus être défini comme une belle imitation de la nature l'œuvre d'art correspond à l'expression de l'homme, à la marque qu'il laisse de ses idées dans le monde. La beauté de l'œuvre d'art, en tant qu'incarnation sensible d'une idée spirituelle, ne peut être comparée à la beauté naturelle. En outre, l'art est l'activité par laquelle l'homme, à travers son action de transformation du monde extérieur, prend conscience de lui-même. 2L'œuvre d'art à l'ère de la reproductibilité Pourtant, la forme que l'art contemporain a prise oblige à interroger cette distinction de l'art et de la technique en fonction du critère de l'originalité de l'œuvre artistique. En effet, l'art contemporain remet en question l'originalité des œuvres d'art, c'est-à-dire leur caractère unique. Les œuvres d'art, comme les autres produits, peuvent être reproduites ou produites en série. C'est ce qu'illustre l'œuvre d'Andy Warhol, et plus généralement le mouvement du pop art, qui utilise la sérigraphie pour reproduire des photographies ou des dessins par dizaines. Le philosophe Walter Benjamin s'est intéressé à cette question de la reproduction des œuvres d'art dans son texte L'Œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique 1936. Il y montre en effet comment la reproduction technique ruine l'idée même d'authenticité de l'œuvre d'art, c'est-à-dire son caractère unique. À l'époque de la reproductibilité technique, ce qui dépérit dans l'œuvre d'art, c'est son d'art à l'époque de sa reproductibilité technique, Das Kunstwerk im Zeitalter seiner technischen Reproduzierbarkeit, trad. Lionel Duvoy, Paris, éd. Allia 2011Pour Benjamin, la possibilité de produire un nombre infini de reproductions de l'œuvre d'art lui fait perdre de son aura son caractère particulier et unique s'appauvrit. Pour Benjamin, ce qui a toujours caractérisé l'œuvre d'art est son "authenticité", ou encore son statut d'original. Un original, explique-t-il, est un objet physique unique et situé en un lieu et un temps précis hic et nunc. Or, la reproduction transporte l'œuvre à domicile, et rapproche l'œuvre du spectateur. En s'intégrant à la culture de masse, l'œuvre d'art est désacralisée. De ce fait, la distinction entre art et technique n'apparaît plus si tranchée, puisque l'art, colonisé par la technique, semble perdre une part de sa dimension sacrée. BLa réception de l'œuvre d'art 1La question du beau Il semble que l'on puisse s'accorder à dire qu'une œuvre d'art est une œuvre qui répond au critère du beau. Mais peut-on véritablement s'accorder sur les critères du beau ? Les adages populaires tels que "À chacun ses goûts", ou bien "Des goûts et des couleurs, on ne discute point", faisant du beau un jugement relatif et subjectif, illustrent au contraire une difficulté à s'accorder sur la catégorie du beau. C'est pour répondre à cette difficulté qu'Emmanuel Kant distingue, dans la Critique de la faculté de juger, le beau de l'agréable. L'agréable se rapporte à l'effet que produit un objet sur les sens d'un individu par exemple, le goût de tel vin des Canaries ou bien le son que produit un instrument sont agréables ou désagréables. Cela touche aux sens d'un individu, ce jugement est restreint à la sphère particulière des goûts de chacun. Lorsqu'il s'agit de ce qui est agréable, chacun consent à ce que son jugement, qu'il fonde sur un sentiment personnel et en fonction duquel il affirme qu'un objet lui plaît, soit restreint à sa seule personne. […] le principe "à chacun son goût" s'agissant des sens est un principe valable pour ce qui est de la faculté de juger, Kritik der Urteilskraft, trad. Alain Renault, Paris, Flammarion, Garnier Flammarion / Philosophie 2000En revanche, il n'en va pas de même du jugement esthétique, c'est-à-dire du jugement qui affirme la beauté d'une chose. En effet, Kant souligne que dans le jugement esthétique qui s'exprime par l'exclamation "c'est beau !", le sujet n'exprime pas qu'un avis personnel, mais se prononce sur une qualité qu'il attribue à la chose dit qu'une chose est belle, il attribue aux autres la même satisfaction ; il ne juge pas seulement pour lui, mais pour autrui et parle alors de la beauté comme si elle était une qualité de la de la faculté de juger, Kritik der Urteilskraft, trad. Alain Renault, Paris, Flammarion, Garnier Flammarion / Philosophie 2000Kant souligne ici que l'homme affirmant qu'une œuvre est belle attend de tout homme qu'il reconnaisse comme belle la chose la particularité du jugement esthétique bien que ne répondant à aucun concept, le beau est ce qui plaît universellement. C'est pourquoi Kant postule qu'il existe un accord entre les individus sur le beau. 2L'éducation de l'œil du spectateur Mais peut-on légitimement exiger de tout homme qu'il énonce les mêmes jugements que nous concernant la beauté des choses ? À cette idée d'une universalité du beau, il est possible d'opposer l'idée que le jugement esthétique est bien davantage le produit d'un apprentissage. En ce sens, il est largement déterminé par la culture à laquelle un individu appartient. Cette construction du jugement sur le beau est notamment mise en évidence par Pierre Bourdieu qui, dans La Distinction. Critique sociale du jugement, montre comment l'idée même d'une catégorie du beau existant universellement est en fait le résultat de l'histoire d'une civilisation particulière. Ainsi, apprendre à apprécier une œuvre d'art pour elle-même, pour ses qualités formelles, suppose déjà l'apprentissage d'une certaine conception de l'art, ainsi qu'une éducation du regard qu'il faut porter sur l'œuvre pour la juger adéquatement. L'œil est un produit de l'histoire reproduit par l' Distinction. Critique sociale du jugement, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. "Le sens commun"Ainsi, ce que l'on nomme le bon goût, c'est-à-dire précisément cette capacité à apprécier les œuvres d'art selon un ensemble de critères définis et transmis par l'éducation, est en fait l'expression de l'appartenance à une classe sociale déterminée. Discriminer entre le bon et le mauvais goût permet à la classe dominante d'affirmer sa domination. Bourdieu affirme que "le goût classe, et classe celui qui classe". CLe statut de l'artiste 1La différence entre artiste et artisan Il est possible de différencier l'œuvre d'art d'une production technique par le fait que l'activité de l'artiste, contrairement à celle de l'artisan, ne se soumettrait à aucune règle préalablement définie. Alain, dans Système des beaux-arts, montre ainsi qu'il n'y a pas de commune mesure entre la façon de procéder de l'artisan, maître des règles qui le rendent compétent dans son métier, et la manière de créer de l'artiste. En effet, les artistes sont aussi des artisans dans la mesure où ils ont à apprendre les opérations nécessaires à la production d'œuvres techniquement maîtrisées. La spécificité de la création artistique tient au débordement des règles par l'artiste. C'est par ce dépassement des règles que l'œuvre d'art prend forme au fur et à mesure, sous la main de l'artiste. Aucune règle ne préside, à l'avance, à l'apparition du beau. Système des Beaux-Arts, Paris, éd. Gallimard, coll. "Tel" 1983Alain montre ici que l'artiste ne possède pas une idée déterminée de l'œuvre qu'il réalise. C'est en réalisant son œuvre que la règle qui la détermine est rendue manifeste. C'est donc bien cette absence préalable d'idée et de règle qui présiderait à la réalisation d'une œuvre artistique. C'est pourquoi l'œuvre d'art est toujours singulière, là où, à l'inverse, l'œuvre technique, suivant un procédé de réalisation prédéfini, peut être reproduite à l'infini. L'artiste n'est donc pas seulement un artisan car il ne fabrique pas seulement, il crée. 2Le mythe de l'artiste génial Peut-être ne faut-il pas chercher la spécificité de l'art dans l'œuvre produite, en tant qu'elle se distingue des objets techniques, mais plutôt du côté de ce qui fait un artiste. C'est ainsi que Kant, cherchant à comprendre l'origine de l'art, va être amené à souligner le talent particulier de l'artiste. En effet, dans la Critique de la faculté de juger, il souligne que tout art, c'est-à-dire toute production d'objet, suppose des règles. Pourtant, les beaux-arts, s'ils utilisent des procédés techniques par exemple la perspective, ne fournissent pas eux-mêmes les règles qui produisent la beauté de leurs œuvres. Kant en conclut donc que les règles des beaux-arts sont à chercher ailleurs dans la nature. Plus précisément, selon lui, c'est la nature qui donne ses règles à l'art, par le biais du talent particulier des génies. Le génie est donc celui qui, grâce à son talent, donne ses règles à l'art. Kant énonce trois caractéristiques du génie L'originalité le génie "consiste à produire ce dont on ne saurait donner aucune règle déterminée". Quand on peut donner une telle règle, l'œuvre qui s'y conforme ne relève pas des beaux-arts mais de la technique. Le génie n'est donc pas une qualité acquise, mais un talent inné. L'exemplarité il ne suffit pas au génie d'être original, car "l'absurde aussi peut être original". Les œuvres d'art produites par le génie doivent être des modèles l'œuvre géniale doit servir d'exemple du bon goût. L'inexplicable le talent du génie est inné, ce qui signifie que le génie lui-même ne peut expliquer comment il parvient à réaliser ses œuvres. Puisque le génie est un don naturel, il constitue pour Kant l'intermédiaire par lequel la nature donne ses règles à l'art. C'est en effet à partir de la perfection de son œuvre qu'il est possible de dégager de nouvelles règles de l'art. 3Le travail réel de l'artiste Si l'on peut soutenir que l'artiste possède un talent particulier, faut-il pour autant affirmer qu'il ne possède aucune maîtrise technique de sa création ? L'art n'est-il vraiment qu'une affaire de génie ou de don naturel ? Ne suppose-t-il pas au contraire énormément de travail ? Nietzsche affirme ainsi, au paragraphe 162 de Humain, trop humain, que la théorie du génie comme doué d'un talent naturel inné et inexplicable relève en réalité d'une mystification. En effet, Nietzsche conteste la singularité de l'activité artistique présupposée dans la définition traditionnelle des beaux-arts comme arts du génie. Cette théorie serait une illusion entretenue par les artistes eux-mêmes dans le but de se démarquer des artisans. En vérité, affirme Nietzsche, derrière l'acte de création se trouve un travail acharné et tout aussi méthodique que celui qui est développé dans l'artisanat. Ainsi, aucune œuvre, aucune création humaine, qu'elle soit scientifique, technique, militaire ou artistique, ne serait le produit d'un miracle. En réalité, la différence entre l'artiste et l'artisan ne tient pas au processus de travail mis en œuvre par l'un et par l'autre, mais au rapport que nous entretenons avec son résultat nous attendons de la technique des objets utiles, et de l'art de la beauté. On parlera alors de génie en face des œuvres qui suscitent du plaisir en nous. Les beaux-arts s'offrent bien comme une expérience esthétique ils plaisent par leur réussite formelle, qui rend sensible un contenu spirituel. Or, remarque Nietzsche, le plaisir esthétique ne veut pas être gâché par le poison de l'envie, c'est-à-dire la haine à l'endroit de celui qui possède ce dont on s'estime injustement privé le talent. En attribuant au génie cette capacité de créer des œuvres belles de façon innée, on empêche ce sentiment le sujet n'éprouve plus alors que de l'admiration pour le créateur de l'œuvre. En fin de compte, c'est bien parce que l'œuvre n'est admirée que comme produit fini que l'on peut penser qu'elle est celle d'un génie. Dans la réussite finale, l'œuvre prend l'apparence d'une facilité naturelle, miraculeuse, qui masque le long travail d'élaboration dont elle n'est que l'accomplissement. La perfection sous laquelle se présente l'œuvre d'art fait donc oublier qu'elle est le résultat d'une patiente et difficile gestation. IIITechnique et art la rupture contemporaine ALa modernité et la foi en la technique 1La foi dans le progrès Avec l'avènement du capitalisme industriel au XIXe siècle, l'image des sociétés humaines a changé inexorablement les villes se sont agrandies, les campagnes se sont dépeuplées petit à petit, les conditions de vie sont devenues bien meilleures, la vie plus simple, la technique omniprésente. Ces nombreux changements ont alors conduit la majorité de l'humanité à avoir une forme de foi dans le progrès technique et les miracles qu'il pourrait accomplir. Aussi, le positivisme d'Auguste Comte et de Saint-Simon, qui pensent que la société et les phénomènes humains doivent être les prochains objets de la science afin de rendre la société meilleure, s'est propagé dans la culture populaire. Depuis, il ne semble pas que cette foi dans le progrès se soit perdue. Bien au contraire, elle apparaît plus forte que jamais avec l'émergence par exemple de projets de géo-ingénierie pour réparer, paradoxalement, les dégâts causés par la technique sur le climat terrestre. 2Un projet narcissique La question qui se pose alors est la suivante pourquoi l'homme continuerait-il à croire dans un progrès qui l'a conduit dans la situation écologique que l'on connaît aujourd'hui ? Pour Rousseau, on doit douter de la bonne volonté de l'homme et tenter de comprendre ce qui peut le pousser à croire dans ce progrès technique. Or, si on le fait, on s'aperçoit que l'homme est en réalité mu par son ego, son "amour-propre". Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, Paris, éd. GF Flammarion 2016L'homme se rend malheureux en tentant de façonner le monde à sa gloire, il ne fait que travestir la nature dont Rousseau pense qu'elle est le meilleur en l'homme. En ce sens, le progrès technique qu'accomplit l'homme lui nuit car il n'est que le fruit de l'orgueil que l'homme développe en cette mesure, le progrès technique est une tentative désespérée de l'homme pour se rendre aussi grand qu'un dieu il voudrait refaçonner le monde, voire lui-même, mais ce faisant il agit égoïstement et détruit tout ce qui est bon en lui. BLes dangers du règne technique Aujourd'hui, la foi dans le progrès technique a conduit l'humanité dans une nouvelle ère sociétale selon Ulrich Beck la société du risque. Selon lui, le constat qui émerge de la fin du XXe siècle et qui deviendra le paradigme du XXIe, tient dans le fait que la société d'aujourd'hui doit être capable, pour survivre, de gérer les risques perpétuels qui émergent de la technique. Ainsi, nous passons d'une société qui répartissait les richesses à une société qui répartit et régule les risques engendrés par la technicisation de notre milieu de vie. 1Les dangers humains Jacques Ellul qualifie cette technicisation du milieu de vie humain par le terme de règne technique. Selon lui, la technique en tant que moteur de notre société se révèle dangereuse car elle ne distingue pas l'homme d'un objet. Dans le règne technique, tout n'est que calcul et statistique au service du dogme de l'efficacité il faut pouvoir tout catégoriser selon des critères techniques afin de pouvoir créer des connaissances et des technologies toujours plus efficaces. En ce sens, la technique, en tant que moyen pour l'homme de prendre des décisions, finit par l'aliéner en lui dictant ce qu'il doit faire et comment. Ce dernier n'a alors plus qu'à laisser sa conscience et son intellect de côté pour devenir, à son tour, l'outil au service de l'efficacité technique. C'est le critère technique d'efficacité qui a engendré les chaînes industrielles et les nombreux cas d'aliénation qui y ont été participe bien à l'économie, mais la technique l'y fait participer comme une Technique ou l'Enjeu du siècle, Paris, éd. Armand ColinSelon Ellul, la technique a pris, à partir du XIXe siècle, une forme qui réduit l'homme à des statistiques pour pouvoir définir son utilité. Dans cette mesure, l'homme ne participe à l'économie que comme une chose selon les critères techniques. 2Les dangers politiques Une autre idée émerge, celle selon laquelle il faudrait gouverner la société selon les critères de la technique c'est la technocratie. Technocratie La technocratie peut avoir trois grands sens Comme phénomène socio-historique, c'est une notion souvent utilisée de manière démagogique afin de définir une forme de domination politique incarnée par la classe sociale des experts. Comme phénomène politico-administratif, la technocratie représente le passage d'une société où le chef d'État est seul décisionnaire à une société où le pouvoir décisionnel réside largement dans les mains d'experts et de techniciens. En tant que courant de pensée, les technocrates sont des individus qui pensent qu'il est nécessaire que le pouvoir décisionnel soit dirigé par des connaissances objectives. L'idée des technocrates est simple et semble implacable la meilleure décision est toujours la décision prise en connaissance de cause. Néanmoins, ce faisant, les technocrates ont besoin d'une société qu'ils connaissent pleinement, c'est-à-dire d'une société parfaitement organisée où la sphère privée serait pratiquement inexistante. Aussi, ce faisant, ils aliènent l'homme. Finalement, la société parfaite selon leur raisonnement serait une société où il n'y aurait plus aucune décision à prendre parce que tout choix serait conditionné par de savants calculs. L'œuvre qui se rapproche le plus de cette vision de la société serait probablement 1984 de George Orwell, soit une société soigneusement organisée et donc prévisible. Nous n'avons plus rien à perdre et plus rien à gagner, nos plus profondes impulsions, nos plus secrets battements de cœur, nos plus intimes passions sont connues, publiées, analysées, utilisées. L'on y répond, l'on met à ma disposition exactement ce que j'attendais, et le suprême luxe de cette civilisation de la nécessité est de m'accorder le superflu d'une révolte stérile et d'un sourire Technique ou l'Enjeu du siècle, Paris, éd. Armand ColinIci, Ellul dessine avec une netteté étonnante des problèmes qui sont de plus en plus connus, notamment avec les nombreuses affaires juridiques de vente d'informations privées sur Internet. Il y a, dans la vision technocrate de la politique, un véritable danger pour l'être humain. CL'art contemporain quand le message outrepasse la technique Si l'art et la technique ne poursuivent pas les mêmes objectifs, les deux ont tout de même un passé commun. En effet, la notion de technique, en art, possède une place essentielle ce qui est admiré dans les artistes d'autrefois, c'est notamment leur technique esthétique. À une époque, les artistes s'efforçaient même d'appliquer une technique universelle à leurs œuvres afin de les rendre esthétiques le nombre d'or, conférant les meilleures proportions possibles aux œuvres. À cette époque, le message artistique est encore camouflé par le concept du beau et la norme technique qui l'entoure. La Naissance de Vénus de Botticelli et le nombre d'or Par opposition, l'art contemporain n'a que faire des notions d'esthétisme et de technique, il est largement centré sur les concepts que l'artiste veut mettre en valeur. Ainsi, l'art contemporain représente le refus des codes techniques archaïques et des représentations mythologiques. Il est un art nouveau, critique, et rebelle envers la technique et son règne. Il est un art qui met le message artistique au centre de la réflexion artistique, outrepassant les règles de la technique en Duchamp fait contempler sa Fontaine qui n'est en réalité qu'un urinoir ce contexte, l'art contemporain se pose comme preuve de la capacité critique de l'homme à l'époque du règne technique c'est un art qui redéfinit les critères artistiques en dehors des critères techniques.

l art est l art de bien parler